Conférenciers

Thierry AMEGLIO

Thierry Améglio (INRAE PIAF, Clermont-Ferrand, France) est un scientifique senior du département AgroEcoSystem de l’INRAE (Institut national français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). Il est écophysiologiste et s’intéresse à la relation à l’eau et à la biologie hivernale des arbres, à la foresterie urbaine et aux villes intelligentes, ainsi qu’aux biocapteurs pour la croissance et la vitalité des arbres. Il a publié plus de 120 articles dans des revues à comité de lecture et a produit 2 licences de connaissance (Xyl’em : un dispositif de mesure du taux d’embolie gazeuse dans les branches et les pétioles des arbres. e-PepiPIAF : un système sans fil, autonome et connecté de suivi et d’évaluation de la croissance et de la vitalité des arbres (résistance à la sécheresse et au gel, etc.) qui mesure, mémorise et transmet à distance les micro-variations du diamètre des organes (sensibilité inférieure au micron) et de la température de l’air au point de mesure, sans perturber son fonctionnement.

La plupart de ces articles sur le fonctionnement de l’eau et la biologie hivernale ont porté sur le noyer.

 

SESSION II : PLANT PHYSIOLOGY

Mardi 13 Juin, l’après-midi (14:50 – 15:35)

Fonctionnement écophysiologique du noyer et principaux risques dans un climat changeant

Thierry AMEGLIO et Guillaume CHARRIER

La sécheresse et le gel sont les facteurs limitants les plus importants qui déterminent la distribution écologique et la production des espèces d’arbres.
Le noyer, en particulier, présente une faible résistance à la sécheresse et au gel édaphiques, ce qui explique son développement dans les zones de plaine aux sols profonds et fertiles et son faible développement en altitude sous nos climats.
Les outils écophysiologiques développés en laboratoire (détermination de la conductance hydraulique, de la réserve carbonée, du potentiel hydrique, de la fuite d’électrolytes et suivi en continu des variations de diamètre du tronc ou des branches) permettent d’évaluer les risques de sécheresse ou de gel tout au long du cycle de développement de l’arbre et de comprendre les périodes de plus grande sensibilité à ces risques.
La construction de modèles mécanistes, basés sur des paramètres physiologiques variant en fonction des données climatiques, permet de prédire ces risques dans les climats futurs et de proposer des cartes de risques en fonction de ces contraintes.

Catherine BAROS

Catherine Baros est responsable d’études consommation à la Direction Prospectives et Etudes Economiques du CTIFL. Combinant une expertise en marketing et en socio-économie, elle est spécialisée dans l’analyse de la consommation alimentaire. Elle réalise pour la filière des études qualitatives, et quantitatives sur la consommation des fruits et légumes : perception, connaissance, modalités d’achat, de préparation et de consommation de cette famille de produits, à domicile et hors domicile. Elle participe à des projets européens tels que Good pour la partie analyse de la consommation, elle co-anime également un groupe de travail consacré à la Transition Alimentaire dans le cadre du RMT Filarmoni (réseau mixte technologique) réunissant filières animales et végétales, instituts techniques et partenaires académiques.

 

SESSION III : PRODUCTION, HARVEST, FRUIT QUALITY AND MARKETING

Mercredi 14 Juin, au matin (08:45 – 09 :30)

Pat J. BROWN

Pat J. Brown est sélectionneur de fruits à coque et professeur associé au département des sciences végétales de UC Davis, où il dirige le programme d’amélioration des noix et le programme d’amélioration des pistaches. Il a obtenu son doctorat en biologie végétale à l’université Cornell en 2008, a effectué un post-doc à Cornell de 2008 à 2010, et est passé du statut d’assistant à celui de professeur associé à l’université de l’Illinois, Urbana-Champaign, dans le département des sciences végétales, de 2010 à 2017, avant de rejoindre UC Davis. Les recherches de M. Brown sont axées sur l’intégration des données génomiques et phénomiques dans les programmes appliqués de sélection végétale. Les traits ciblés chez le noyer et le pistachier comprennent la précocité, la qualité et la composition du grain, et la modification de la phénologie et de la tolérance au stress abiotique pour améliorer la résilience au changement climatique.

 

SESSION I : GERMPLASM, GENETICS, BIOTECHNOLOGY

Mardi 13 Juin, au matin (09:00 – 09:45)

Exploiter la diversité génétique des Juglans pour une production durable de noix

La production de noix est menacée à la fois par des facteurs biotiques (Xanthomonas blight, insectes ravageurs, pathogènes transmis par le sol et cherry leaf roll virus ou CLRV) et par des facteurs abiotiques (déclin du refroidissement hivernal, chaleur extrême et déficit hydrique/salinité). Ces deux menaces sont caractérisées par l’incertitude : incertitude quant à la rapidité avec laquelle les intrants chimiques pour le contrôle biotique seront éliminés, et incertitude quant à l’impact du changement climatique sur la production dans les différentes régions productrices de noix. L’adoption de nouveaux cultivars de scions et de porte-greffes est la solution à long terme la plus rentable pour l’industrie du noyer, mais elle comporte des risques importants à court terme pour les producteurs individuels.

Dans cette présentation, je soulignerai nos efforts dans le cadre du programme californien d’amélioration du noyer (WIP) pour générer de nouvelles connaissances biologiques, des outils de sélection et des cultivars améliorés de scions et de porte-greffes de noyer. Les données moléculaires ont une influence croissante sur les décisions de sélection des scions, mais les mutations qui sous-tendent les différences alléliques critiques restent inconnues. Une collaboration internationale visant à cataloguer la diversité génétique mondiale de Juglans regia a abouti à la découverte d’un balayage sélectif possiblement associé à la domestication du noyer. Une collaboration interne à l’UC Davis a débouché sur une nouvelle méthode de quantification de la résistance à la brûlure par Xanthomonas et a révélé une nouvelle source de résistance potentielle.

La diversité du genre Juglans reste largement inexploitée pour l’amélioration des porte-greffes et des scions. Je présenterai notre stratégie de génération et de génotypage efficaces des hybrides de Juglans. Un vaste effort de collaboration visant à cribler les porte-greffes hybrides J. microcarpa/J. regia pour la résistance à de multiples pathogènes transmis par le sol a révélé de manière inattendue un locus ayant des effets importants sur la résistance à la galle du collet, la résistance au Phytophthora et la vigueur. Le rétrocroisement avec J. regia est utilisé pour développer des porte-greffes tolérants au CLRV qui conservent une vigueur et une résistance au stress comparables à celles des hybrides.

L’adoption de tout nouveau cultivar comporte un risque. Notre objectif dans le cadre du WIP est de permettre aux cultivateurs individuels de prendre des décisions fondées sur des données en fournissant des données quantitatives, provenant d’environnements pertinents, en toute transparence.

Florent P. TROUILLAS

Florent Trouillas est professeur associé de Cooperative Extension au département de phytopathologie de l’université de Californie, Davis et au Kearney Agricultural Research and Extension Center. Il a obtenu un doctorat en phytopathologie en 2009 à l’université de Californie, à Davis. Le Dr Trouillas est spécialisé dans la pathologie des cultures de fruits et de noix et ses activités comprennent la recherche fondamentale et appliquée qui vise à élucider l’étiologie et la biologie des maladies des plantes, et à développer des stratégies de lutte intégrée contre les parasites. Il a établi un vaste programme de recherche sur le chancre, les maladies transmises par le sol ainsi que les maladies fruitières et foliaires de l’amandier, du cerisier, de l’olivier, du pêcher, du pistachier et du noyer. Ses recherches portent sur la taxonomie fongique et bactérienne, la phylogénomique, la détection moléculaire des agents pathogènes des plantes ainsi que le développement de solutions de biocontrôle et d’alternatives culturelles aux fongicides chimiques. Ses activités de vulgarisation et d’éducation coopératives comprennent la formation des agriculteurs et des conseillers en lutte contre les ravageurs au diagnostic et à la gestion des maladies. Il est également conférencier pour divers cours spécialisés en phytopathologie.

 

SESSION V : PESTS AND DISEASES

Jeudi 15 Juin, au matin (08:45 – 09:29) 

Changement climatique et maladies des plantes : opinions, tendances et études de cas.

Florent P. Trouillas

Department of Plant Pathology, University of California, Davis, CA 95616, U.S.A and Kearney Agricultural Research and Extension Center, Parlier, CA 93648, U.S.A.

Le changement climatique fait référence aux variations à long terme des températures et des conditions météorologiques. Bien que ces changements puissent se produire naturellement, il est largement admis que les activités humaines, depuis les années 1800, sont le principal moteur du changement climatique, principalement en raison de l’utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz. L’un des principaux aspects du changement climatique est l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les vagues de froid et de chaleur, la sécheresse, les fortes précipitations, les inondations et les tempêtes. Dans le contexte actuel d’évolution rapide du changement climatique et de fréquence élevée des phénomènes météorologiques extrêmes, les plantes sont plus fréquemment soumises à des stress d’origine à la fois abiotique et biotique. Comme la plupart des agents pathogènes des plantes réagissent aux conditions météorologiques, les changements météorologiques dus au changement climatique sont susceptibles d’avoir une incidence sur la fréquence et la gravité des épidémies, menaçant ainsi l’approvisionnement alimentaire mondial. De nombreuses études scientifiques ont tenté de prévoir les effets du changement climatique sur la santé des plantes. Cependant, les analyses de scénarios concernant l’impact potentiel du changement climatique sur les agents pathogènes des plantes sont limitées. S’il n’est pas facile de déterminer les incidences du changement climatique, celles-ci pourraient être positives, négatives ou nulles sur les différentes maladies des plantes et varieront selon les régions et les cultures. Les impacts négatifs peuvent inclure l’émergence et l’apparition de maladies, l’augmentation des pertes de rendement, l’inefficacité des stratégies de gestion et les changements dans la distribution géographique des agents pathogènes des plantes. La présente étude résume les opinions et les tendances communes liées au changement climatique et aux maladies des plantes. Des études de cas mondiales, des stratégies d’adaptation et des observations sur le terrain dans les forêts californiennes et les cultures de fruits et de noix seront discutées.

Daniel WIPF

Daniel Wipf est professeur à l’université de Bourgogne à Dijon. Il dirige l’équipe Mycorhizes de l’Unité Agroécologie (INRAE). Son groupe de recherche possède une expertise reconnue dans l’étude du développement de la symbiose mycorhizienne à arbuscules. Il s’est concentré sur les processus cellulaires précoces impliqués dans les mécanismes de reconnaissance de l’hôte fongique ainsi que sur les mécanismes de transferts de nutriments à l’interface biotrophe. L’équipe est et a été impliquée dans plusieurs projets nationaux et internationaux liés à la génétique moléculaire, à la pertinence agricole et à la génomique fonctionnelle des interactions plantes-microbes.
Daniel Wipf a publié plus de 70 articles. Il a une longue expérience des projets collaboratifs : il a été coordinateur ou partenaire de plusieurs projets académiques en Allemagne et en France (Fondation allemande pour la science (DFG), Ministère français de la recherche, Conseil régional de Bourgogne, COST, DAAD, PROCOPE…), ainsi que de projets en collaboration avec des partenaires industriels (ANRT, ANVAR, OSEO, Conseil Régional de Bourgogne Franche Comté). Daniel Wipf est expert pour plusieurs structures nationales et internationales.

 

SESSION IV : PLANT PRODUCTION, ORCHARD MANAGEMENT, DEFENSE

Mercredi 14 Juin, au matin (10:50 – 11:35)

Le bonheur des cultures est-il sous nos pieds ?

Les sols sont une ressource menacée par des pressions anthropiques croissantes (IPBES, 2018). Certaines pratiques agricoles sont à l’origine d’une dégradation physique des sols, mais aussi d’une dégradation biologique, avec une diminution de la biodiversité et de la matière organique des sols. D’autres pratiques agricoles dites agroécologiques ont au contraire un impact positif sur la biodiversité des sols. L’exposé passera en revue les pratiques agricoles au sens large, en mettant l’accent sur leur impact ou leur intégration de la biodiversité des sols, à la lumière des défis sociétaux et environnementaux actuels.